Les changements proposés à la Loi sur les régies régionales de la santé sont préoccupants

Bathurst, le mercredi 22 novembre 2017 – Le Réseau de santé Vitalité est très préoccupé par les modifications que propose le gouvernement à la Loi sur les régies régionales de la santé dans le cadre de son projet de loi 5 Loi concernant les services extra-muraux.

Le gouvernement emprunte la voie législative afin de s’accorder des droits et des responsabilités dont il ne dispose pas présentement et qui sont dévolus aux régies régionales de la santé.

Selon la présidente du Conseil d’administration du Réseau, Madame Michelyne Paulin, le gouvernement emprunte la voie législative afin de s’accorder des droits et des responsabilités dont il ne dispose pas présentement et qui sont dévolus aux régies régionales de la santé. « Il nous apparaît clair que les démarches en cours afin de privatiser le Programme extra-mural vont faire en sorte d’effriter le pouvoir de gouvernance de notre Conseil d’administration de même que les responsabilités du Réseau en matière d’administration et de prestation des services de santé », a-t-elle déclaré. « Nous sommes donc très préoccupés et déçus de la tournure des événements dans tout ce dossier de la privatisation, d’autant plus que nous venons d’être informés que le premier ministre Brian Gallant a refusé notre demande de le rencontrer personnellement », a poursuivi Madame Paulin.

Madame Paulin est particulièrement inquiète des répercussions possibles du projet de loi 5 sur l’ensemble du système de santé en raison de la définition très large des services extra-muraux qu’on y retrouve. Selon le projet de loi, ces services incluront :

  • L’ergothérapie fournie en milieu scolaire, à la garderie ou en consultation externe;
  • La physiothérapie en milieu scolaire, à la garderie ou en consultation externe;
  • Les services associés à l’aide médicale à mourir;
  • Les services thérapeutiques et infirmiers spécialisés;
  • Les services infirmiers;
  • Les services d’ergothérapie;
  • Les services de physiothérapie;
  • Les services de nutrition clinique;
  • Les services d’inhalothérapie;
  • Les services sociaux;
  • Les services d’orthophonie destinés aux personnes éprouvant un besoin de santé qui les oblige à recevoir ces services à domicile.

« Ces services sont essentiels au continuum de soins de santé que nous offrons et voulons continuer d’offrir à notre population, que ce soit en milieu hospitalier ou à domicile.  Le Réseau a besoin d’en conserver la gestion afin de maintenir une imputabilité de tous les intervenants », a conclu Madame Paulin.

Il faut réaliser que les changements proposés n’ouvrent pas seulement la porte à Medavie pour la privatisation du Programme extra-mural. Selon le projet de loi proposé toute « personne » qui aura conclu une entente avec le ministre de la Santé sera alors en mesure de fournir des soins de santé. Cette fois-ci, c’est Medavie. Quelle sera la prochaine compagnie à le faire?

Le Réseau déplore également que des changements soient apportés à la loi sans que les régies régionales de la santé aient été consultées et sans débat public avec la population. « Des décisions qui ont un impact sur l’ensemble du système de santé de la province semblent être prises en haut lieu et sans tenir compte de l’avis des intervenants directement intéressés », a déclaré Gilles Lanteigne, président-directeur général du Réseau. « Il faut réaliser que les changements proposés n’ouvrent pas seulement la porte à Medavie pour la privatisation du Programme extra-mural. Selon le projet de loi proposé toute « personne » qui aura conclu une entente avec le ministre de la Santé sera alors en mesure de fournir des soins de santé. Cette fois-ci, c’est Medavie. Quelle sera la prochaine compagnie à le faire? », a ajouté Monsieur Lanteigne.